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jeudi, 18 juin 2020 08:40

La salle de bain en mode zéro déchet

L'une des pièces de la maison qui génère le plus de déchets est sans doute la salle de bains ! Entre les objets à usage unique (cotons démaquillants, cotons-tiges, …) et la multitude de flacons plastiques en tout genre, la poubelle est vite saturée !

Alors, je ne vais pas vous faire le coup du "c'était mieux avant", quoique…

Je vous propose plusieurs pistes, et n'oubliez pas qu'il n'est pas possible de changer toutes ses habitudes d'un seul coup sous peine de se décourager et de rebuter son entourage. Le plus facile est de remplacer ses anciens produits et ustensiles quand on arrive à la fin de celui que l'on était en train d'utiliser.

 

Les savons et shampoings solides

Les industriels ont tellement bien réussi à nous vendre les fameux gels douche, composés à majeur partie d'eau (!), que ces produits nous semblent indispensables. En France, 186 millions de flacons de gel douche sont vendus par an.

Ces produits sont souvent remplis de conservateurs (car sinon ils se conserveraient moins longtemps, en raison de l'eau qu'ils contiennent), de composants parfois allergènes et/ou irritants, perturbateurs endocriniens…nocifs pour la santé et la planète.

De plus, ils génèrent une quantité faramineuse de déchets : en incluant les shampoings, c'est 16.000 tonnes d'emballages par an qui atterrissent dans nos poubelles, dont seulement 40% seront recyclés.

L'alternative est pourtant là et se développe de plus en plus : les savons et shampoings solides ! 

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Voici quelques astuces et avantages :

  • Un savon dure plus longtemps qu'un gel douche : en moyenne, 1 savon = 3 gels douche.
  • Choisir un savon local pour limiter l'impact du transport et les emballages ; on peut trouver des savonneries artisanales ou des magasins de vrac ou des marchés.
  • Choisir un savon/shampoing saponifié à froid, sans huile de palme, pour préserver la qualité des ingrédients utilisés pour sa fabrication.
  • Choisir un savon/shampoing sans huiles essentielles pour les enfants, les femmes enceintes et les peaux sensibles.
  • Les savons solides sont autorisés pour les voyages en avion, et évitent ainsi d'acheter des flacons "miniatures" chers et peu écologiques.
  • Pour les transporter : une boîte ou dans un gant de toilette ou dans une pochette en tissu imperméabilisé
  • Plus le savon est vieux et dur, plus il dure longtemps ! N'hésitez pas à en avoir d'avance qui auront bien le temps de sécher.
  • On ne laisse pas son savon "baigner" dans l'eau sous peine de le voir fondre trop rapidement ; il existe pour cela des portes savons en bois ou en luffa.

 

Les cosmétiques fait maison ou en contenu réutilisables

Pas besoin d'être un grand chimiste pour réaliser certains cosmétiques soi-même !

Plusieurs avantages pour vous inciter à vous lancer : les composants sont faciles à trouver et peuvent d'ailleurs servir à bien d'autres préparations, ces produits durent longtemps et on maîtrise parfaitement leur composition !

De nombreuses recettes sont disponibles sur internet ou dans des livres sur le sujet. Pour ma part, je vous conseille d'utiliser les recettes les plus simples et nécessitant le moins d'ingrédients possible.

Le produit le plus simple à réaliser est le déodorant. Adieu sels d'aluminium et autres perturbateurs ! Très pratique pour voyager, peu onéreux et parfaitement efficace, il a tout pour plaire ! Je vous partage ma recette :

  • Ingédients :
    • 5g de cire d'abeille
    • 15g d'huile de coco
    • 15g de maïzena (ou arrow-root)
    • 15g de bicarbonate de soude
    • 10 gouttes d'huile essentielle de Palmarosa bio (ou lavande ou géranium)
  • Faire fondre ensemble tous les ingrédients dans une petite casserole SAUF l'huile essentielle.
  • Quand le mélange est homogène, hors du feu, ajouter les 10 gouttes d'huile essentielle.
  • Verser dans un petit récipient en verre préalablement stérilisé (5 minutes dans l'eau bouillante).
  • Laisser refroidir à température ambiante.

Utilisation : appliquer une toute petite quantité (à peine la taille d'un petit pois) prélevée avec un bâtonnet en bois ou un manche de petite cuillère. La crème se ramollit quad on l'applique.

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Si toutefois, vous ne souhaitez pas réaliser vos propres préparations, il est tout à fait possible de trouver des cosmétiques en contenants réutilisables consignés ou récupérés par le producteur : certaines savonneries artisanales proposent des déodorants, baumes à lèvres ou sérums (remplaçants la crème quotidienne), et il est facile de trouver des eaux florales pour prendre soin de votre peau (bleuets, rose, etc…) sur les marchés ou après de petits producteurs distribuant en AMAP.

 

Les cotons démaquillants

Ces petits disques de coton ont envahi notre salle de bains. À raison d'une moyenne de quatre cotons par jour, sur une année, cela donne 1.460 cotons ! Au prix moyen de 1 à 2 euros le paquet de 70 cotons, on arrive à une vingtaine de paquets pour un prix de 20 à 40 euros par an.

De plus, la culture du coton non-bio est très polluante et nécessite, bio ou pas, beaucoup d'eau.

Il existe donc des "cotons" lavables réutilisables : ce sont des carrés de textiles (coton, bambou, chanvre) que l'on utilise comme un coton classique et qu'on lave en machine après utilisation. Vous pouvez les fabriquer vous-même ou en acheter des tous faits pour un coût moyen de 15-20 euros pour une dizaine de cotons. Votre investissement sera donc rentabilisé dès la première année !

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Et pour l'entretien, c'est très simple, directement à la machine à 40 degrés. S'ils sont très sales, vous pouvez les laisser tremper dans de d'eau chaude additionnée de 2 cuillères à soupe de percarbonate (pour la blancheur) et ½ cuillère à soupe de cristaux de soude (pour le gras), et après, à la machine. 

Ces carrés de cotons sont parfaitement utilisables pour les enfants, et même, dans un format un peu plus grand, pour le change des bébés.

 

Les cotons-tiges

Nombre d'entre vous a probablement déjà vu le cliché du photographe Justin Hofman montrant un hippocampe accroché à un coton-tige dans les eaux indonésiennes… Depuis, ces petits bâtonnets en plastique qui ont envahi les océans et cours d'eaux ont été interdits à la vente depuis le 1er janvier 2020.

Alors bien sûr les industriels ont pensé avoir trouvé la parade en proposant des bâtonnets en papier, mais cela reste hautement générateur de déchets et polluant à produire.

Il existe des alternatives beaucoup plus écologiques et durables : le batônnet en silicone médical lavable, l'oriculi japonais en bambou recourbé réutilisable et compostable en fin de vie et enfin, le plus durable : le cure-oreille en inox d'un prix modique (moins de 6 euros) et réutilisable à l'infini !

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Alors, par quoi allez-vous commencer ?

 

Il n'y a pas de petits gestes si nous sommes 7 milliards à les faire !

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