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Le retable de l'Église Saint-Maurille est de style classique et date de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il est en bois peint gris et or, et occupe la totalité du mur de la chapelle sud de l'église (chapelle de la Vierge).

Le panneau central du retable est percé d’une niche recevant la statue de la Vierge à l’enfant, dite "Vierge Nattée", qui surmonte le tabernacle en bois doré, tandis que sur les panneaux latéraux se détachent les statues de sainte Anne à gauche, et de saint Joachim à droite.

Retable église Saint-Maurille
La chapelle de la Vierge en l'Église Saint-Maurille, après restauration en 2021

Le retable est classé au titre objet des Monuments Historiques depuis 1969.

La statue de la Vierge Nattée, datée du XIVe siècle, est l’élément mobilier le plus ancien de l’église Saint-Maurille. Pourquoi "nattée" ? On s’interroge car elle n’a pas de voile, pas de natte, mais une simple couronne de cheveux !

Des générations de Saint-Morillonnaises et de Saint-Morillonnais sont venus se recueillir devant la statue de cette vierge pour lui confier leurs joies et, plus certainement, leurs peines. Il est certain que Montesquieu a dû examiner attentivement la vierge et son enfant et que Jeanne de Lestonnac, nièce de Michel Montaigne, Dame de la Motte Darriet à Saint-Morillon et fondatrice de la Compagnie Marie-Notre-Dame, se recueillait devant eux.

Doit-on parler d'une œuvre d'art ? Ou de piété ? On retiendra surtout qu'elle est datée du XIVe siècle, époque troublée s'il en est : époque de la guerre de 100 ans, du Prince Noir, de du Guesclin, des épidémies de peste (en l’église se trouve un retable dédié à Saint Roch, médecin ayant préconisé avec succès l’utilisation de la lancette), des crises frumentaires, des Jacqueries, des "chevauchées" et des "compagnies" qui ne laissaient que ruines et misère sur leur passage. Que la Vierge à l'enfant de Saint-Morillon soit contemporaine de ces événements amène aussi à lui accorder un regard particulier.

 Pour en savoir plus, cliquez ici pour consulter la description et l'histoire de l'église de Saint-Morillon. Cette étude a été réalisée en 2007 pour la mairie de Saint-Morillon par M. Laurent Chavier, historien de l’art.

Restauration

La restauration complète du retable a été réalisée en 2021. Cette opération, qui a été confiée à l’Atelier Dufon de Virsac et suivie régulièrement par Mme Séverine Laborie, conservatrice de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Nouvelle Aquitaine, est une réussite. Le chantier a nécessité :

  • 1000 feuilles d’or
  • 5 mois de travail à 2 personnes.

La commune de Saint-Morillon remercie l'association Savoirs et Images en Graves Montesquieu (SIGM) qui a piloté le projet, et ensemble la commune et l'association remercient les donateurs pour leur générosité, la DRAC, la Communauté de Communes de Montesquieu (CCM) et le Département de la Gironde pour leurs subventions.

Quelques images "avant / après" :

 retable avant  retable apres
Retable avant restauration  Retable après restauration

 

 anne avant  anne apres
Sainte Anne avant restauration  Sainte Anne après restauration

 

 joachim avant  joachim apres
Main de Saint Joachim avant restauration  Main de Saint Joachim après restauration

 

 tabernacle avant  tabernacle apres
Tabernacle avant restauration  Tabernacle après restauration

 

Sur place, le retable a entièrement été lessivé, laissant apparaitre à certains endroits un badigeon mat gris foncé très léger ayant été appliqué autrefois sur les crasses existantes, certainement pour cacher de nombreuses imperfections de types accrocs et trous d’envols. Un traitement de désinsectisation curative et préventive a été réalisé à 3 reprises en pulvérisation par le dos ou en injection par la face sur les parties fragiles. Tous les éléments présentant des trous de xylophages ont reçu un traitement par injection dans chaque trou. Les éléments vermoulus, essentiellement la corniche surplombant la Gloire, ont été consolidés ou changés. Tous les éléments métalliques, pattes d’accroches, vis et clous, ont été traités avec un convertisseur antirouille. Les statues de sainte Anne et saint Joachim ont été dépoussiérées, traitées par injection, leurs écailles consolidées, nettoyées et les lacunes réintégrées.

C’est en atelier (Dufon) que la statue de la Vierge Nattée, les prédelles, le tabernacle, les chandeliers et les ailes latérales du tabernacle ont dû être transportés. Les éléments très dégradés ont subi un traitement par anoxie (suppression d’oxygène dans un enveloppement étanche) d’une durée de 4 semaines puis avec une semaine supplémentaire pour un traitement de produit insecticide préventif par injection à 3 reprises sur l’envers. A l’issue de cette durée, il n’a pas été constaté la présence d’insectes xylophages (hormis les trous visibles de l’ancienne infestation). Les éléments ont été brossés à la brosse douce, ceux qui étaient vermoulus et certaines pièces irrécupérables ont dû être changés et d’autres ont pu être consolidés avant restauration.

 Pour en savoir plus, cliquez ici pour consulter le site Internet de l'assocation SIGM. où vous trouverez le compte-rendu détaillé de cette restauration (…et des autres réalisées depuis plus de dix ans !). 

Visite

Pour visiter l‘église, vous pouvez demander la clé en mairie aux heures d’ouverture de celle-ci (contre carte d'identité), un guide de visite papier étant mis à votre disposition. Une visite guidée est possible en téléphonant à SIGM au 0656752043.

 

Textes et illustrations : Mme Christiane Espeut (SIGM), M. Philippe Delpech (LGPE), 2021 ; L'Église de Saint-Morillon par M. Laurent Chavier, 2007.