Guide des droits et des démarches administratives
Violences conjugalesFiche pratique
Les violences conjugales sont punies qu'il s'agisse de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. La victime bénéficie de mesures de protection. Par exemple, une femme battue peut rester dans son logement avec ses enfants. Ces infractions concernent les couples mariés, pacsés ou en union libre.
Les violences conjugales peuvent correspondre à des violences :
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psychologiques (harcèlement moral, insultes, menaces),
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ou sexuelles. La relation de couple ne justifie pas qu'une personne soit forcée d'avoir des relations sexuelles avec son conjoint.
La victime et l'auteur peuvent être mariés, concubins ou pacsés. Les faits sont également punis si le couple est divorcé, séparé ou a rompu son Pacs.
La victime peut porter plainte pour obtenir la condamnation de la personne avec qui elle vit ou vivait.
Même si la victime retire ensuite sa plainte, le procureur de la République peut maintenir les poursuites contre l'auteur des faits.
Une victime de violences conjugales peut également quitter le domicile conjugal, avec ses enfants.
Pour faire empêcher que ce départ ne lui soit reproché, la personne peut déposer une main courante au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie.
Le fait de subir des violences justifie le départ du domicile.
La personne peut se faire accompagner dans sa démarche par des associations spécialisées : aide à l'hébergement, information sur les droits, écoute, ...
Ces mesures peuvent être appliquées avant toute condamnation pénale de l'auteur des faits.
Lorsque qu’une victime de violences au sein du couple est mis en danger, le juge aux affaires familiales, saisi par la personne en danger, peut délivrer en urgence une ordonnance de protection.
Cette ordonnance permet de mettre en place des mesures pour éloigner le conjoint violent.
Elle vise notamment à interdire à l'auteur des violences de s'approcher de la victime et de porter une arme. Le juge se prononce également sur la résidence séparée des époux et sur la jouissance du logement par la victime. Il peut se prononcer sur l'exercice de l'autorité parentale.
Les mesures contenues dans l'ordonnance de protection sont prises pour une durée de 6 mois et peuvent être prolongées.
Suite à un dépôt de plainte, le conjoint accusé de violences sera, sauf circonstances particulières, obligé de résider hors du domicile conjugal :
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dans le cadre de mesures alternatives aux poursuites,
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avant le procès, dans le cadre d'un contrôle judiciaire,
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après le procès dans le cadre d'un sursis avec mise à l'épreuve.
Le téléphone grand danger est un téléphone spécifique permettant à une victime de violences conjugales de contacter directement une plateforme spécialisée en cas de danger. C'est cette plateforme qui alertera la police ou la gendarmerie si nécessaire. La victime pourra être géolocalisée si elle le souhaite.
Ce téléphone est attribué par le procureur pour une durée de 6 mois renouvelable en cas d'éloignement du conjoint violent. Le dispositif est destiné aux cas les plus graves de violences conjugales.
La victime sera également suivie par une association désignée par le procureur.
Dans le cas de violences légères et isolées, le procureur peut décider de ne pas poursuivre l'auteur devant un tribunal.
Le procureur peut alors avoir recours :
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à une composition pénale,
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à un rappel à la loi,
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à un stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple (accompli par l'auteur des faits à ses frais),
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ou à une médiation pénale, uniquement si la victime est d'accord.
Les peines sont aggravées lorsque la victime est l'ancien ou actuel époux, concubin ou partenaire de Pacs.
De telles violences ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure ou égale à 8 jours ou n'ayant pas entraîné d'ITT sont punies au maximum :
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de 3 ans de prison,
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et 45 000 € d'amende.
Si ces violences ont entraîné une ITT supérieure à 8 jours, la peine maximale est de :
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5 ans de prison,
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et 75 000 € d'amende.
Si les violences sont fréquentes, elles peuvent être qualifiées de violences habituelles. La peine maximale est alors de :
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5 ans de prison et 75 000 €d'amende, en cas d'ITT inférieure ou égale à 8 jours,
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10 ans de prison et 150 000 d'amende en cas d'ITT supérieure à 8 jours.
En cas de violences ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, la peine encourue est de :
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20 ans de prison, si la justice vise un seul cas de violences,
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30 ans de prison, si la mort a été causée par des violences répétées.
En cas de meurtre ou de tentative de meurtre (si l'auteur a agi dans l'intention de tuer sa victime), la peine encourue est la prison à perpétuité.
En de harcèlement moral au sein d'un couple, si les faits ont entraîné une ITT inférieure ou égale à 8 jours, la peine maximale est :
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3 ans de prison,
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et 45 000 € d'amende.
En cas de viol au sein d'un couple, la peine maximale est de 20 ans de prison.
Question ? Réponse !
Où s'adresser ?
- Violences Femmes Info - 3919 (En cas d'urgence face à une détresse)
- 08 Victimes (Pour obtenir des informations complémentaires)
- Centre d'information sur les droits des femmes (CIDF) (Pour obtenir des informations complémentaires)
- Maison de justice et du droit (Pour obtenir des informations complémentaires)
- Tribunal de grande instance (TGI) (Pour demander une ordonnance de protection)
- Avocat (Pour être assisté)
Pour en savoir plus
- Guide des droits des victimesMinistère en charge de l'intérieur
Références
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Code civil : articles 515-9 à 515-13
Délivrance d'une ordonnance de protection -
Code pénal : articles 222-7 à 222-16-3
Peines encourues pour violences physiques -
Code pénal : articles 222-33-2 à 222-33-2-2
Peines encourues pour harcèlement moral -
Code pénal : articles 222-23 à 222-26
Peines encourues en cas de viol - Circulaire n°2014/0130/C16 relative à la lutte contre les violences au sein du couple